La fin des véhicules thermiques et le passage au tout-électrique en 2035, votés par les parlementaires européens, pourraient être battus en brèche en fonction du résultat des élections législatives. Certains partis n’ont pas caché leur volonté de revenir sur cette décision.
Ces deux dernières années ont révélé à quel point les remous géopolitiques pouvaient très vite influer sur l’industrie automobile. En 2024, ce sont davantage les élections et les prises de décisions politiques qui préoccupent les industriels du secteur automobile, lancés dans la transition écologique et le virage vers le véhicule électrique. Les élections législatives françaises, mais ainsi l’élection présidentielle américaine, en novembre prochain, pourraient en effet changer la donne
Oui à la voiture électrique, mais pas « au détriment des Français »
En France, la voiture électrique s’est invitée ces derniers mois dans la campagne au Parlement européen et par ricochet, dans la campagne pour les législatives. Et la donne pourrait être remise en cause selon le résultat des élections. Ses détracteurs, que l’on retrouve surtout du côté des partis politiques situés aux extrêmes, se sont davantage fait entendre que ses défenseurs, pointant principalement du doigt son coût prohibitif pour les ménages les moins fortunés par rapport à ceux des autos roulant à l’essence et au diesel.
Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National, n’a pas caché lors de ses nombreuses interventions publiques sa volonté de revenir sur l’interdiction du thermique en 2035, défendant la souveraineté nationale en plus du contribuable. « Des commissaires européens et certains politiques idéologues ont décidé, sans plan global et pour des prétextes écologiques, d’interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035 et donc d’orienter la production en faveur des autos électriques. Cela va avoir pour effet d’accélérer la venue de voitures électriques de Chine ou d’autres pays, ainsi que celle de matières premières ou de batteries… Nous ne sommes pas opposés à la voiture électrique mais à son développement par l’interdiction obligatoire des moteurs thermiques. Nous sommes favorables à la voiture électrique à l’avenir à condition que ce changement ne se fasse pas au détriment des Français, qui vont devoir payer leur auto plus cher, au détriment du contribuable au travers des subventions à l’achat et au détriment de notre souveraineté nationale », soutient-il.
A gauche, « Maintien de l’interdiction du VT en 2035 »
Le Nouveau Front populaire, de son coté, n’aborde pas explicitement le sujet de la voiture électrique dans son programme, à l’exception d’une référence à un « plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France et de l’Europe dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, médicaments, technologies de pointe, voitures électriques, panneaux solaires, etc)« .
Si l’union des gauches s’engage à bloquer le prix des carburants, elle ne dit rien de la place de la voiture dans une France dirigée par le Nouveau Front Populaire. A noter toutefois que lors du débat sur TF1, Manuel Bompard (LFI) s’est dit pour le maintien de l’interdiction des voitures thermiques neuves en 2035.