Attendue comme le Saint-Graal la Tesla Model 3 est enfin arrivée sur le continent de la vieille Europe. Enfin au Salon de Paris, parce que si vous en avez réservé une, il faudra attendre « courant 2019 » pour en prendre possession.
Deux Model 3 sont présentées sur le stand Tesla, une en libre accès et une autre réservée à quelques VIP. On pourrait s’extasier sur les poignées de portes du Model 3 : après les poignées rétractables du Model S, les poignées plates du model X il ya maintenant celles du Model 3 nécessitant de presser sur l’arrière pour que l’avant de la poignée sorte afin de la saisir pour ouvrir. C’est cool, original… mais ce n’est pas la ça la révolution attendue avec la Model 3
Où est la Model 3 à 35.000 $ ?
La promesse industrielle d’Elon Musk de démocratiser l’électrique en proposant une berline familiale à 35.000 $ n’est toujours pas là. Elle n’entrera en production, en principe, en 2019. Pour le moment, il faut se contenter de la version « Grande Autonomie » (75 kW soit 499 km EPA) à 49 000 $ auxquels on peut déjà ajouter 5 000 $ afin de bénéficier de deux moteurs électriques (Dual Motor) ou choisir le modèle Performance à 64 000 $.
Bon, alors mettons nous au volant. Toujours aussi déroutant … c’est épuré de chez épuré avec cet écran 15″ jeté au milieu de la planche de bord. L’écran se fractionne en 1/3 et 2/3. La premier tiers affiche l’état du véhicule et les différentes aides à la conduite tandis les deux autres tiers sont dédiés à l’info-divertissement et à la navigation routière. Le bas de l’écran affiche les commandes tactiles de réglage de la musique, du volume sonore en passant par la climatisation et le chauffage des sièges.
Il parait que c’est ergonomique et formidable, mais le tout tactile qui supprime toute sensation physique avec les commandes est-ce la panacée ? le débat est ouvert …
L’intérieur fait cheap pour un véhicule qui sera tarifé à 35.000 euros et plus. Entre le volant vraiment tristounet, moquettes pauvres et l’intérieur noir « déprimant » on l’impression d’être sur de l’entrée de gamme genre Fiat Tipo, même si les sièges s’avèrent confortables. Heureusement que le toit panoramique sauve un peu l’ambiance.
De beaux volumes
L’espace à l’arrière est généreux, tout comme le coffre arrière, décliné comme un 1/2 hayon. Dommage de n’avoir pas été au bout de l’exercice. Officiellement pour « maintenir l’aspect panoramique du toit », plus sûrement pour des questions de coûts. A l’arrivée, le volume du coffre est proche de ce qu’offre une série 3. A l’avant, on dispose d’un petit espace de stockage qui embarquera sans difficulté un sac de voyage. Au total, le Model 3 revendique 525 litres sur ses deux coffres, l’équivalent de ce qu’offre une Seat Ateca (qui mesure quand même 34cm de moins).
En conclusion
… on reste sur notre faim. En tous cas moi. On pourrait faire comme tout le monde et s’extasier parce qu’Elon Musk est un visionnaire ou que le full électrique est l’avenir, mais je n’y arrive pas. On n’en sait pas beaucoup plus sur les performances routières de la Model 3 « de base » ni sur son prix de vente effectif ou le détail des équipements, parce que c’est ça le nerf de la guerre commercial. Par rapport aux autres modèles Tesla, on ressent clairement la descente en gamme avec le prix tiré vers le bas. C’est propre, lisse, moderne mais froid. Avec un charisme à mi-chemin entre celui d’une Prius et celui d’une Fiat Tipo, vraiment pas certain que la Model 3 en donne pour son argent aux acheteurs qui mettront entre 35 et 40.000 euros pour l’acheter.
Il va vraiment falloir à un moment que les constructeurs se décident à proposer des voitures électriques séduisant au delà des militants de la cause …