En observant le mouvement du marché de l’occasion, on constate que la dépréciation des voitures électriques est plus importante que celle d’une voiture thermique. Essayons de comprendre pourquoi…
Décote moyenne selon l’énergie des modèles généralistes
Avec les outils du genre « vendre ma voiture » qui font des offres de reprise en quelques instants, il est facile de faire des simulations de reprise sur différentes typologies de modèles. Et le verdict est sans appel : la dépréciation d’une voiture électrique est plus importante que celle d’une thermique
Le prix moyen d’une petite citadine électrique neuve est de 27 176 € en Moyenne. Trois ans après, la revente est de 12.214 € et la décote est de 55 %.
En diesel, le prix moyen d’une petite citadine est de 29 523 €. Trois ans après, la revente est de 16 677 € et la décote est de 45 %.
En essence, le prix moyen d’une petite citadine est de 20 299 €. Trois ans après, la revente est de 13 249 € et la décote sera donc de 35 %.
La dépréciation d’une citadine électrique est supérieure de 20% au modèle essence équivalent.
Du coté des berlines, le mouvement est un peu moins marqué, mais la dépréciation des voitures électriques est supérieure de 15% à celle des thermiques équivalentes.
Une dépréciation supérieure due à la méfiance sur la technologie
En achetant du neuf, la méfiance vis à vis de la technologie est réduite du fait de la garantie globale du véhicule, portée par le constructeur. Les offres de location, au plus de 4 ans, permettent également de décharger le client de tout l’aléa technologique et de son vieillissement. L’acheteur d’occasion est lui par contre en première ligne si « la technique le lâche ». Et il va préférer se tourner vers des technologies apportant plus de certitudes d’où une moindre demande sur l’électrique d’occasion.
La méfiance par rapport à la fin de vie des batteries
La plus grosse réticence à acquérir un VE d’occasion, c’est le peu de recul pour le moment quant à la tenue dans le temps des performances des batteries. La plupart des constructeurs annoncent des garanties de 8 ans, mais dont les contours manquent parfois de clarté. Et si un véhicule thermique de 20 ans correctement entretenu peut sans difficulté fonctionner comme au premier jour, c’est encore la grande inconnue pour les véhicules électriques.
Volkswagen indique que les batteries de véhicule électrique ont une durée de vie entre 10 et 15 ans. Que fait-on au bout de 10 à 15 ans (c’est le coeur du marché de la voiture d’occasion) ? On remplace les batteries ? A quel coût ? On met la voiture au rebus ?
Face à ces énormes incertitudes, au risque de se retrouver avec une voiture invendable lorsqu’elle aura atteint 10 ou 15 ans, la demande sur les voitures électriques d’occasion est peu soutenue. Ce qui entraine cette dépréciation importante.
La crainte de la dépendance technologique
La voiture électrique est encore plus « technologique » que la voiture thermique. Logiciel de gestion des batteries, de gestion des recharges, mises à jour régulières, … cette dépendance à l’électronique ne sera-t-elle pas contraignante pour des voitures dont on va attendre un bon fonctionnement après leurs 10, 15 voire 20 ans ?
Dans ce même thème, la dépendance au constructeur (qui peut télécharger des mises à jour logicielles à l’insu des propriétaires) alimente la méfiance envers les véhicules ultra-technologiques.
On a connu les exemples où Renault avait désactivé à distance la recharge des Zoe mais d’autres exemples existent démontrant des démarches douteuses de la part de plusieurs constructeurs
Tesla sort du lot
On observe toutefois que Tesla, reconnue comme référence absolue en terme de véhicule électrique, connaît une dépréciation moindre que les autres acteurs, malgré des tarifs élevés en neufs. Cette situation est probablement liée à la capacité de la marque à s’imposer justement comme référence du secteur et à avoir un taux de panne globalement faible.
